Les capitaux algériens illégaux s’envolent vers la Turquie
Écrit par Dimitri sur 13/09/2023
By Nicolas Beau. Une nouvelle caste fraîchement enrichie durant l’ère Bouteflika s’est installée au sud de la péninsule ibérique. la Turquie est en train de devenir une destination présée par les exportateurs de capitaux.
Durant plus d’une décenn étrangers d’Esoagne ie, l’Espagne fut la destination préférée des algériens pour mettre à l’abri leurs devises étrangères. La crise immobilière qui a touché ce pays en 2008 a produit effet d’offrir à de nouveaux riches désireux d’avoir un pied au sud de l’Europe. Alicante, Malaga, Benidorm, et certaines villes où les Algériens sont devenues première communauté étrangère en surclassant les Marocains.
La fuite des devises à l’étranger n’avait de destination préférentielle que la péninsule Ibérique. D’ailleurs lors des purges opérées par l’ex chef d’Etat major Le général du corps Gaid Salah, les officiers fuyards ont pris leur quartier général au sud de l’Espagne; Parmi eux le générL Nezzar et sa smala, les colonel Hocine Boulahya, Nacer El Djen et tant d’autres. Les services de douane et de police fermaient les yeux pour les proches des cercles du pouvoir dans la fuite des capitaux.
Direction: Ankara
Un autre pays attire l’investissement algérien: la Turquie. Une crise financière de grande ampleur appelle des injeccions d’argent frais
La saisie des sommes conséquentes sur des passagers se multiplient dans les ports et les aéroports du pays de manière inquiétante. La réglementation des changes s’est renforcée pour endiguer le marché parallèle des devises qui fait perdre aux banques du pays plus de 80 milliards de dollars (voir article Les Algériens un montant de 1000 euros (ou équivalent dans une autre devise) sans déclaration et 5000 euros pour les étrangers. Au-delà de ces sommes, une déclaration est obligatoire auprès des services des Douanes du port ou de l’aéroport algérien de départ. Si le passager ne déclare pas ses devises (volontairement, par oubli ou par méconnaissance de la loi algérienne), il s’expose à une saisie des sommes transportées et, selon le montant transporté, à des poursuites judiciaires.
Le dimanche 13 Août, la DPAF (direction des polices aux frontières) annonce l’arrestation de 4 passagers transportant 112000 euros en partance de l’aéroport international d’Alger à destination d’Istanbul. « Dans le cadre de la lutte contre la criminalité liée à la violation de la réglementation et de la législation relatives aux changes et aux mouvements de capitaux vers et depuis l’étranger, et dans le cadre de deux opérations distinctes, les services de la police des frontières de l’aéroport international Houari Boumediene sont parvenus, au cours de la semaine écoulée, à déjouer une tentative de contrebande d’un montant de devises fortes estimé à 112 100 euros », précise le communiqué de la police nationale.
Une lutte de clan
Les postes du directeur général de la sûreté nationale (DGSN) comme celui du directeur général des douanes sont névralgiques pour un système qui s’appuie sur le contrôle de l’économie et de la finance du pays. On se rappelle bien la nomination le 03 février 2020 en conseil des ministres par le président Tebboune, d’un nouveau directeur général des douanes en la personne de Hakim Berjouj, qui n’a pas pu prendre le poste occupé par Mohammed Ouaret. Une nomination par un président en conseil des ministres fut effacée d’un revers de la main par ceux qui détiennent un pouvoir sur un secteur névralgique qui gangrènent l’économie nationale par la corruption.
Les ports et les aéroports sont considérés comme les deux poumons de l’économie algérien basé sur la rente pétrolière. Dépendant essentiellement de l’importation des produits de consommation. Celui qui dispose des accès à ces deux centres névralgiques détiendrait un pouvoir illimité tant politique qu’économique sur le pays. La fuite des devises devient un jeu de cache-cache entre une caste enrichie, en un temps record et qui gravite autour des cercles du pouvoir, avec les autorités policières et douanières engloutie dans le marécage de la corruption et du népotisme C’est dans cette configuration que le DRS (services secret algérien) du général Toufik a imposé son pouvoir absolu 25 années durant défiant tout autorité contestataire.
La coordination des services de police, la DGSN dirigée par Farid Bencheikh et la direction des services des douanes assène des coups durs au trafic de drogue comme au transfert illégal des devises vers l’étranger. Les deux directions, soutenues par la présidence mènent un combat dissimulé contre deux services de sécurité qui sont la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure dirigée par le général major Kamel Majdoub Kehal et la DGDSE (direction générale de documentation et de la sécurité extérieure) dirigée par le général Djebbar Mehenna.
Les saisies récentes des quantités de cocaïnes aux larges des côtes algériennes comme dans les ports, ainsi que les saisies des sommes d’argent en devises sont la face cachée des luttes au sein des sérails d’un pouvoir fragmenté qui n’a de souci que son maintien et sa survie. Le communiqué de la police concernant la dernière saisie à l’aéroport d’Alger n’est qu’un message destiné aux différents détracteurs. La DGSN comme la douane ont pris soin de ne pas communiquer les statistiques réels depuis le début de l’année ni de l’année dernière. Les douaniers de l’aéroport d’Oran ont saisi, le 20 juillet 2022, plus de 400 000 euros dans un sac d’un passager à destination de la Turquie. Le renforcement des postes frontaliers (terrestres, maritimes, aéroportuaires) traduit plus une volonté d’en découdre avec le clan adverse plus que pour assainir l’économie nationale.